Kimberley oriental : l'oeuvre comme métonymie.

Publié le par wanampi

Une œuvre aborigène est toujours fortement identitaire, cette identité se définissant par rapport à un territoire (celui auquel le peintre appartient), à l'histoire de sa création et au lien que l'artiste entretient avec l'esprit créateur.

Dans le cas de la région du Kimberley oriental (Warmun / Kununnurra), la peinture est réalisée avec des ocres naturelles depuis l'injonction donnée par rêves, en 1974, par une vieille initiée décédée peu auparavant.

les œuvres sont donc faites de la substance même du territoire célébré,:ces ocres que l'on est allé chercher dans des carrières, lieux sacrés depuis des millénaires, que l'on a pilé et mélangé, parfois chauffé, pour produire une palette de douces tonalités. Ce travail permet aussi des effets de brillance ou de matité, d'épaisseur, voire de granulosité, qui rendent les oeuvres à la fois épurées et sophistiquées.Le pointillé blanc (du gypse), utilisé avec sobriété, ne servant qu'à délimiter les aplats denses que permet la matière terre.

L'artiste fait alors corps avec son œuvre, son geste étant la trace visible de l'univers qui le sous tend, événements et personnages mythiques, et sa peinture une sorte de contraction de son être, de son ancestralité et de sa terre.

Mark Nodea, Lissadel cave (La grotte de Lissadel), ocres naturelles

Mark Nodea, Lissadel cave (La grotte de Lissadel), ocres naturelles

Publié dans ART D'AUSTRALIE

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